Compte rendu du club lecture du jeudi 5 mars 2020 à la médiathèque de Grane

Présents : Aline, Blandine, Jean-Pierre, Marie-Claude, Marion, Monique

L’auteure du jour : Marie-Hélène Lafon

Née en 1962 dans une famille de paysans du Cantal, M H Lafon est professeur agrégée de lettres et écrivaine. Elle a obtenu en 2001 le prix Renaudot des lycéens pour « Le soir du chien » et en 2016 le prix Goncourt de la nouvelle pour « Histoires ».

Le Cantal et le monde paysan sont très présents dans ses récits : Elle nous dit « Quand j’écris, je rejoins mon vrai pays, c’est très organique » « pour moi l’écriture est une question d’incarnation ». Elle dit aussi rechercher l’extrême simplicité.

Ses modèles sont : Pierre Michon « Vies minuscules » « La grande  Beune » Louis Calaferte « Le requiem des innocents » et aussi Claude Simon et Flaubert.

Jean-Pierre nous présente « Le soir du chien » C’est l’histoire de la vie et de la mort d’un amour. Le style est simple, il y a de belles descriptions. Mais le récit à plusieurs voix est parfois confus ; on ne sait plus qui parle.

Résumé : Dans un petit village du Cantal, Laurent, la trentaine, vit encore chez sa mère. Il rencontre Marlène, qui vient de Normandie, et dont il tombe amoureux. Ensemble, ils s'installent en haut du village, dans une maison isolée, pour des mois de bonheur lumineux. Un soir, leur chien se fait renverser par une voiture, Marlène rencontre le vétérinaire, et tout est changé...
Dans ce premier roman (2001) à l'écriture concise, Marie-Hélène Lafon multiplie les points de vue et confronte les voix de ses personnages pour mieux faire affleurer leur part d'intimité.

Monique a lu « Joseph » (2014) (disponible à la médiathèque de Grane) C’est l’histoire d’un ouvrier agricole très discret, un peu autiste mais très attentif aux autres et aux événements. Agréable à lire, bien écrit, description très intéressante d’un monde agricole en voie de disparition. Cf : « La vie d’un simple » d’Emile Guillaumin.

Blandine et Aline ont lu « Les pays » (2012).  Blandine n’a pas aimé, elle ne trouve pas le style simple mais au contraire laborieux et les phrases trop longues. Tout cela lui semble trop travaillé. Aline, par contre, a trouvé magnifique la retranscription des odeurs, des saveurs. (Ces lectures différentes d’un même ouvrage sont une des richesses de notre club lecture).

Marion nous parle de « L’annonce » (2014). Un paysan de 46 ans met une annonce et rencontre une ouvrière du nord de la France. C’est une histoire d’amour. Les rapports humains sont décrits avec beaucoup de délicatesse.

Lire aussi de Marie-hélène Lafon : « Nos vies » (2017) (disponible à la médiathèque de Grane) « Album »(2012) ; « Les derniers indiens »(2008)

Les coups de cœur

Marie-Claude a aimé « Clarissa » de Stefan Zweig qu’elle a trouvé touchant et humaniste.
Le livre a été publié bien des années après la mort de Stefan Zweig. A l'origine, ce livre était un manuscrit inachevé retrouvé dans les archives de l'auteur en 1981 à Vienne. Dans cet écrit, l'auteur y dépeint le portrait de la femme autrichienne au début du XXe siècle à travers les traits de Clarissa. Il y expose aussi le contexte difficile où seront plongés son héroïne et son pays natal avec la montée du nationalisme enclavée par la Première Guerre mondiale. Avec ce roman, Stefan Zweig souhaitait s'adonner à un nouveau style d'écriture, le dernier avant sa mort. Cette œuvre testamentaire témoigne de façon poignante son idéal humaniste que l'on retrouve notamment à travers le personnage de Léonard, mais également ses désillusions et son désespoir face à une Europe qui se déchire.

Blandine nous parle de deux livres de Barbara Kingsolver

  • « Les cochons au paradis » (1996) Road movie, très américain, périple d’une enfant indienne et sa mère adoptive.
  • « Dans la lumière » (2013) Dans les Appalaches, au cœur de la forêt, Dellarobia Turnbow aperçoit une lumière aveuglante. La vallée semble en feu. Mais ces reflets rougeoyants n'ont rien à voir avec des flammes. Ce sont les ailes de centaines de papillons (monarques) qui recouvrent le feuillage des arbres. Très beau livre où il est question d’écologie et de la rédemption d’une femme.

Les 5 MN de lecture classique

Jean-Pierre nous lit un extrait de « Bouvard et Pécuchet » (1881) de Flaubert dans lequel les 2 amis rêvent de s’installer à la campagne.