Prochaine réunion du club lecture : Jeudi 21 octobre à 18h à la médiathèque de Grane.

Auteur choisi pour cette réunion JEAN-PAUL DUBOIS.

Compte rendu du club lecture du 23 septembre 2021 à Chabrillan

Présents : Monique Djouadi, Dominique huysmans, Danielle Boulay, Marion Laverge-Leyris, Aline de Lavoreille, Mado Liotard, Lysiane Mondon, Blandine de Montmorillon,  Jean-Pierre Tourraton.

Excusés : Agnès Paroissien et Marie-Claude Danel.

Les sujets du jour : Les romans policiers, Gustave Flaubert, les coups de cœur, la lecture classique et……..une surprise à 20H.

  • Les romans policiers

En introduction, Jean -Pierre nous lit un texte sur la difficulté de classement en genre de ces romans :

« Que recouvre le terme de polar ?

Deux grandes tendances, la première, c’est le roman à énigme, on se demande qui a fait quoi, on enquête pour savoir comment et pourquoi un crime a eu lieu, pour qu’à la fin le désordre soit réparé. La seconde, c’est le roman noir où cet ordre dont on vient de parler est insupportable. On se moque de qui a fait quoi, mais on se demande pourquoi c’est arrivé. A la fin, très souvent, le désordre n’est pas réparé. L’inquiétude reste. Ces deux catégories ont toujours cohabité. Certains voient une troisième tendance dans la tentative de BOILEAU et NARCEJAC (Arsène Lupin) pour renouveler le genre avec le roman à suspense.

Le roman à énigme, c’est le roman du flic, de l’enquêteur ;

Le roman noir c’est le roman du criminel

Le roman à suspense, celui de la victime qui ne comprend ce qui lui arrive et doit découvrir par elle-même la vérité.

Roman noir et thriller ? Débat : Question d’écriture plutôt que de thèmes abordés ?

 Dans le roman noir l’écriture est essentielle mais aussi une autre différence, dans le thriller on plonge dans le cauchemar, on est à peu près sûr d’en sortir grâce à une fin généralement heureuse, ce n’est pas le cas dans un roman noir. Les frontières sont ténues et difficiles à délimiter…

« Une ténébreuse affaire » de Balzac, « Le comte de Monte Cristo » d’Alexandre DUMAS et sans parler des Misérables qui en réunit tous les codes : (n homme en fuite sous une fausse identité, un flic à ses trousses, un arrière-plan politique révolutionnaire, des trafiquants en tous genres qui exploitent la misère sociale) sont des romans noirs… »

Extrait d’un entretien avec François GUERIF éditeur chez Rivages noirs  

Mado nous conseille la lecture de :

                Gaston Leroux « Arsène Lupin »

                Simenon « les romans durs » sans Maigret.

                Pierre Magnan policiers du terroir en Provence.

                Ellis Peters « La foire de ST Pierre » L’enquête policière est menée par un moine au

 Moyen-âge en Angleterre.

Jean-François Parot diplomate, ambassadeur de France et auteur de la série « Nicolas Le Floch » adaptée pour la télévision.

Pierre Lemaître « Alex » et « 3 jours et une vie »

Thierry Bourcy « la côte 512 » enquête policière sur le front à Verdun pendant la guerre de 14-18

Et aussi Harlan Coben, Elisabeth George « Anatomie d’un crime », Bernard Minier « une putain d’histoire », Fred Vargas » Quand sort la recluse », « Sous les vents de Neptune », Henning Mankell « Les morts de la st Jean ».

      À noter : vous trouverez des livres de ces auteurs dans les rayons de votre Médiathèque.

Monique a retenu « les brouillards de la butte » de Patrick Péchenot : Le Paris de l’après première

                guerre mondiale. On y rencontre André Breton et les surréalistes, la goulue, des industriels

véreux et des truands anarchistes. Une belle écriture, de l’humour, c’est  un bon moment de

lecture. 

 « La vigie » de Thierry Jonquet. Télescopage spatio-temporel entre une série de morts dans

les tranchées pendant la guerre de 14 et une série de morts similaires au même endroit des

décennies plus tard. Original.

Elle n’a pas aimé « Mygale» du même Thierry Jonquet ni « Nos fantastiques années

fric » de Dominique Manotti ni « comme un crabe de côté » de Marin Ledun ni « La cité des

jarres » de Arnaldur Indridason ni « un vent de cendres » de Sandrine Collette car ces

romans nous emmènent dans un univers sordide et sinistre très dérangeant.

    Aline apprécie beaucoup Henning Mankell déjà conseillé par Mado.

Danielle nous parle d’un auteur Philippe Jaenada qui essaie d’élucider des crimes réels à partir

      des archives pour en faire des romans. «  La serpe » (prix Femina 2017)« Au printemps

     des monstres » (paru en 2021)

Blandine est la 3ème à aimer Mankell « Les bottes suédoises » « L’homme inquiet » ainsi que

                      Magnan pour ses descriptions de la Provence qui rappellent Giono et aussi Mary Higgins

                      Clark « La  nuit du renard ».

Dominique nous conseille aussi un Mankell* « La 5ème femme » et de Peter May* « L’ile des

chasseurs d’oiseaux » trilogie sur les Hébrides.

Marion a trouvé « Vigie » très bien et « Mygale » glauque.

Elle a aimé : « Fatale » de Jean-Patrick Manchette : c’est l’histoire d’une tueuse 

                           professionnelle (roman noir)

                             « Total Kheops » de Jean-Claude Izzo roman noir dans le milieu socio-politique de Marseille.

                               « Le détroit du loup » de Olivier Truc*enquête policière dans le grand nord.

Marion trouve affreux les romans de Caryl Férey*. Ses livres sont des radiographies d’un monde violent, noir, complexe, où le suspense est mêlé de sociologie, de politique ou d’économie. Le tout est raconté d’une plume parfois lyrique mais toujours sans concession. Des romans noirs où la critique sociale et le chaos sont omniprésents. « Je me sens toujours du côté des opprimés », déclare-t-il en 2017 (Wikipédia)

Lysiane nous propose aussi un Mankell « Avant le gel »

Jean-Pierre nous conseille également la série des 10 « Romans durs » de Simenon déjà

                          recommandés   par Mado ainsi que les romans d’un couple d’écrivais suédois à

                           l’origine des polars nordiques actuels : Maj Slöwall et Per Wahlöö.

  • Gustave Flaubert

« Madame Bovary »

 Aline n’a pas aimé cette femme qui a tout pour être heureuse et qui ne l’est pas.

Monique dit que Flaubert n’aime pas ses personnages qu’il crée stupide et remplis d’idées reçues.

Marion n’est pas de cet avis, Flaubert aime et nous fait aimer Félicité dans « un cœur simple.

Monique approuve et dit qu’il y a deux exceptions Félicité « un cœur simple »et Charles Bovary car Flaubert admire et respecte la bonté de ces deux personnages.

 Emma Bovary est une femme du 19ème siècle dont le bonheur dépend des hommes (père,

mari, amant). Tout cela est dépassé mais l’insatisfaction devant la monotonie, la médiocrité et

la banalité de la vie, le désir de vivre des aventures, de s’élever au-dessus de sa condition

existe toujours ; c’est le Bovarysme.

Selon Flaubert, le bovarysme est « la rencontre des idéaux romantiques face à la petitesse des choses de la réalité » qualifié par le même auteur du terme de « mélancolie ». De façon plus générale, le bovarysme peut être vu comme « le pouvoir départi à l'homme de se concevoir autre qu'il n'est ».

 Le bovarysme serait-il donc le moteur du progrès de l’humanité ?

 

« Un cœur simple »

Très apprécié par Marion et Monique. Félicité est l’anti-Bovary. Elle accepte sa condition et ne se préoccupe que d’aimer les autres sans se soucier d’être aimée en retour. Petit livre à lire absolument. « Pour une fois, Flaubert a voulu suivre le conseil de George Sand, la vieille amie qu’il vient de perdre, et cultiver la consolation plus que la désolation. » Jérôme Vérain (auteur et traducteur)

 

Il nous reste peu de temps pour parler des autres romans de Flaubert :

 

« Bouvard et Pécuchet»

« Voici quels sont l’idée et le développement de ce livre étrange et encyclopédique, qui pourrait porter comme sous-titre : Du défaut de méthode dans l’étude des connaissances humaines » « J’y revois l’antique fable de Sisyphe : ce sont deux Sisyphes modernes et bourgeois qui tentent sans cesse l’escalade de cette montagne de la science, en poussant devant eux cette pierre de de la compréhension qui sans cesse roule et retombe » Guy de Maupassant 1881 En ces temps de pandémie où on peut entendre tout et son contraire, ce livre est d’une actualité déconcertante.

 

« Salammbô »

C’est une critique de l’intégrisme religieux (encore d’actualité). L’action se passe à Carthage dans l’antiquité (ce qui permet à Flaubert de ne pas risquer de procès). C’est l’histoire d’une jeune princesse mystique manipulée par un vieux prêtre. Il y a de l’action ! des sacrifices humains d’enfants, des batailles sanglantes, des soldats piétinés par des éléphants de combat, des crucifixions, des mercenaires très très barbares ! C’est bien écrit, bien documenté, un régal.

  • Les coups de cœur

Aline « Le testament français » auteur d’origine russe Andreî Makine*

Blandine « Trois chevaux » Erri de Luca*

                « Si ce livre pouvait me rapprocher de toi » Jean-Paul Dubois*

                 « Qui sont les animaux » Ouvrage collectif de Frédéric BoyerFlorence BurgatPhilippe   DescolaVinciane DespretÉlisabeth de Fontenay, Nathalie Gibert-Joly, Frédéric KeckCatherine LarrèreStéphane Legrand, Jean-Pierre Marguénaud, Michel Pastoureau, Pascal Picq et de Francis Wolff. Édition publiée sous la direction de Jean Birnbaum. Donner un statut juridique aux animaux pour les protéger.

Marion « Enfant de salaud » de Sorj Chalandon*. Sur son père collabo pendant la guerre.

               « Un jour ce sera vide » de Hugo Lindenberg. Amitié entre 2 enfants très 

                  différents, original et bien écrit. Prix du livre Inter.

Lysiane « Une odeur de gingembre » de Oswald Wind (1913-1998) Histoire d’une passion

                  sur fond historique de 1907 à 1942 au japon où l’auteur a vécu  20 ans.

              «  L’ami barbare » de Jean-Michel Olivier Qui était Roman Dragomir? Un aventurier sans scrupule? Un fou de femmes et de football? Un tyran? Un éditeur de livres sulfureux? Un joueur de trictrac?
Dans ce roman polyphonique, sept personnages, qui ont connu et aimé Roman Dragomir, viennent se recueillir autour de sa dépouille et témoigner une dernière fois de cette vie dangereuse, ambiguë, déchirée, qui est un vrai roman d'aventures.

  • LA SURPRISE

Nous avons le plaisir de recevoir Madame Leschiera et Monsieur Barbeau à l’origine de la création de la comédie de Valence pour nous lire des extraits de la correspondance entre FLAUBERT et George Sand à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Flaubert. Très belle lecture qui nous apprend beaucoup de choses sur le caractère de Flaubert et nous permet de mieux comprendre ses romans. Echanges riches avec les comédiens à propos de Flaubert, père du roman moderne et considéré par beaucoup comme le plus grand des écrivains français.

Nous terminons ce très bon moment culturel et convivial en partageant avec les acteurs, pizzas, vin et pour finir petits fours et clairette pour fêter les 70 ans de Monique.

Prochaine réunion du club lecture :

       -   Jeudi 21 octobre à 18h à la médiathèque de Grane. Auteur choisi pour cette réunion JEAN-PAUL DUBOIS.