Présentes : Aline, Blandine, Dominique, Lysiane, Mado, Marion, Monique.

Excusés : Danièle, Jean-Pierre, Régine.

Nous avons lu pour aujourd’hui la philosophe Vinciane Desprez

Née en 1959 à Bruxelles, psychologue et philosophe des sciences, Vinciane Desprez est professeure à l’université de Liège et à l’université libre de Bruxelles. Très intéressée par l’éthologie mais aussi par les méthodes de travail des éthologues et des chercheurs en général, elle accompagne les chercheurs sur le terrain. Elle innove en pratiquant une philosophie de terrain et en étudiant des sujets délaissés par la philosophie.

Son premier ouvrage publié en 1996 « La danse du Cratérope écaillé »

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Dans le désert du Néguev, l'ornithologue Amotz Zahavi étudie les cratéropes écaillés, ou passereaux d'Arabie, des oiseaux qui se regroupent à la tombée de la nuit ou au lever du jour pour danser. Pourquoi le font-ils ? Et que signifie le fait qu'ils s'offrent des cadeaux ? Peut-on penser, comme le propose Zahavi, qu'ils sont intéressés par des questions de prestige ? Pour Vinciane Desprez, philosophe, qui s'est jointe à l'équipe de chercheurs, il y avait là une occasion tout à fait extraordinaire de comprendre comment on observe les animaux mais aussi comment les chercheurs construisent des théories rendant compte de leurs comportements.
Faut-il étudier les animaux en les soumettant à des dispositifs expérimentaux artificiels, ou les suivre sur le terrain et rassembler tous les indices possibles ? Les théories évolutionnistes sont-elles dépendantes du contexte d'observation, de l'environnement ou de l'obligation de " faire science " ?
Ce sont toutes ces questions qui vont permettre à l'autrice de dresser un tableau de l'éthologie et de ce qu'elle nous enseigne sur un monde que nous n'habitons pas seuls, et qu'il nous faut apprendre à mieux partager. Un monde où les oiseaux dansent et s'offrent des cadeaux et où les chercheurs deviennent inventifs à force de les observer ne pourrait-il pas nous aider à remettre en cause le grand partage entre humains et non-humains ?

« Habiter en oiseau » est un essai pointu et exigeant de la philosophe Vinciane Despert qui est un plaisir de lecture car elle rends accessible sa théorie du territoire du merle , Avec minutie et subtilité, elle explore l'enchevêtrement des nombreuses théories élaborées par les scientifiques depuis le début du XXe siècle pour tenter d'élucider cette question simple : pourquoi le merle, comme les autres oiseaux, a-t-il besoin d'un territoire où il peut chanter, s'accoupler, parader, se nourrir ou nidifier ?
Cette démonstration est en parallèle une belle histoire des sciences et de la pensée humaine qui montre comment les scientifiques sont aussi empreints de leur temps dans leur théorie...pour retrouver le plaisir de l'instant d'écouter le discours du merle.

« Les faiseuses d’histoires »

Que font les femmes à la pensée ? Elle étudie la place des femmes professeures à l’ université. Elles ne se sentent pas vraiment à leur place dans une structure faite par les hommes pour les hommes et qu’elles n’ont pas réussi à faire évoluer. Les hommes gardent leurs vieilles habitudes de compétition pour les honneurs pendant que les femmes se taisent, se dévouent. Elle cite Virginia Woolf qui, dans « 3 guinées » , avait pressenti que les femmes ne devraient pas rentrer à l’université dans ces conditions.

Ce livre est très intéressant. Il montre qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour arriver à l’égalité entre les femmes et les hommes et que cette égalité nécessite un bouleversement des structures de la société.

« Au bonheur des morts »

Comment donner une place à ceux qui ne sont plus ? Quelle influence les morts continuent-ils d’avoir sur nos vies ? Le sujet est original mais elle dérape sur le spiritisme et les médiums.

Nous avons trouvé ses livres difficiles pour le commun des mortels sans formation philosophique. On y apprend beaucoup de choses mais elle accumule une grande quantité de sources dans lesquelles on se perd, la synthèse qu’elle est sensée en faire n’étant pas toujours évidente. Elle pose plus de questions qu’elle ne donne de réponses. C’est peut-être ça faire de la philosophie ?

Pour aller plus loin et découvrir d’autres regards sur les animaux :

-       Lire Baptiste Morizot « Manière d’être vivant »

-       Voir « La sagesse de la pieuvre » film de 2020

Prochaine réunion Jeudi 22 juin pique-nique dans la forêt de Saou : lire Virginie Despentes.

On se retrouve à 11H sur l’allée des charmes à Chabrillan pour co-voiturage.

PS: Un petit signe d'amitié et de prompt rétablissement à Jean Pierre de la part des participantes!